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Les longues soirées d’hiver 1




Certains persos de cette fanfic ne m'appartiennent pas, dans ce cas ils ont forcément été emprunté à la série "Le Caméléon", tous les autres sont fait maison et réservés à mon usage exclusif. Alors si vous les aimez bien, ne me les piquez pas sans y être autorisé. MERCI !!!



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Les longues soirées d’hiver, la tête posée contre le rebord de la fenêtre, j’aime regarder la neige tomber. Ses flocons sont fragiles et volatiles, il virevoltent au gré du vent. L’hivers a recouvert l’horizon de son épais manteau blanc et lorsque la lune est haute dans le ciel, alors l’immense parure se met à scintiller de milles éclats argentés. C’est un spectacle de toute beauté qui s’offre à mes yeux. Je détaille avec attention les flocons qui se pressent dans les airs et se collent à la vitre, en essayant d’apercevoir les fines sculptures étoilées qui les composent. Le temps semble être suspendu et je devine le silence du paysage endormi.


Je suis assise devant la fenêtre, un verre de whisky dans la main, je me laisse envelopper par la douce chaleur du feu qui trône au centre de la cheminée. Ses reflets dorés sur les vitres égayent l’atmosphère d’un peu de vie, le craquement des bûches, les crépitement et le ronronnement du feu troublent le lourd silence de la pièce. De temps à autre je porte mon verre à ma bouche, le liquide ambré brûle mes entrailles et la torpeur m’enlace un peu plus à chaque gorgée. Je sais que je ne devrais pas boire d’alcool, ce n’est pas conseillé pour mon ulcère, mais la boisson est ma compagne des mauvais jours et la période des fêtes de Noël est toujours synonyme de mauvais jours en ce qui me concerne. Et cette année, plus que les autres.


Noël, est dans l’esprit des gens un jour spécial parmi tous les autres, l’occasion de se réunir en famille, où chacun est accueilli à bras ouverts, où les membres les plus éloignés font le déplacement au moins ce jour là dans l’année... Chacun s’applique à décorer son sapin, à allumer des bougies, à préparer la venue des convives. C’est un jour où l’on partage sa joie et son amour en plus du traditionnel repas et où les croyants assistent à la messe de Noël pour célébrer années après années la naissance du Christ. Un jour adoré entre tous par les enfants qui découvrent à leur réveil les cadeaux au pied du sapin ou devant la cheminée. Mais pour moi, depuis des années, ce jour ne rime qu’avec tristesse et mélancolie. Pour Noël, je suis seule. Je me rappelle encore avoir été celle qui, comme tout les autres, accrochait les décorations au sapin, qui assistait à la messe assise sur les genoux de sa mère, celle qui déballait ses cadeaux le 25 au matin. Mais cette époque est depuis longtemps révolue. Tellement d’hivers ont passé depuis ce jour funeste où ma mère nous a quitté. Mon père et moi avions pris l’habitude de passer ce jour ensemble, toujours dans des lieux anonymes comme un restaurant, un théâtre, un opéra...mais jamais à la maison. Il n’y avait plus de « chez nous ». Cette année lui aussi est parti, son corps doit d’ailleurs flotter quelque part dans l’océan. Un rire plein d’ironie et d’amertume s’échappe de mes lèvres. C’est étrange comme la vie change.


J’ai quitté le Centre hier, pour ma semaine de congé annuelle. J’ai fuis ma maison, celle de ma mère et je me suis enterrée dans un petit village perdu dans les montagnes. La maison dans laquelle je réside est relativement isolée, pour tout dire mon plus proche voisin est à 20 minutes de marche. De ma fenêtre j’ai une vue plongeante sur les versants de la montagnes. Je me suis totalement coupée du monde, personne ne pourra me joindre, il n’y a aucun relais téléphonique dans les environs et les routes sont dangereusement impraticables avec la neige. Ici personne ne viendra me déranger, qu’il s’agisse de Lyle, de Raines ou encore des zoulous du Triumvirat. Je pense que Sydney et Broots sont de toute façon bien trop occupés avec leurs familles respectives pour songer à mes quelconques activités. Le seul membre de ma famille qui fait encore preuve d’humanité s’est volatilisé depuis des mois dans la nature. Quant à Jarod, qu’il aille au diable.


Mon verre est vide. Je me lève et me ressert. Je ne suis pas alcoolique, je peux me passer d’alcool, mais parfois quelques verres adoucissent les pensées qui menacent à tout moment de me rendre folle. L’ivresse m’aide à oublier, je ne me préoccupe jamais des effets secondaires. A mes yeux l’alcool est comme le sexe : un analgésique. Que m’importe, la vie que je mène est une route sinueuse jonchée d’obstacles. Je ne compte plus les fois où j’ai frôlé la mort. J’ai toujours voulu quitter le Centre, ce trou de l’enfer, mais comme je l’ai appris à mes dépends, on ne quitte le Centre que les pieds devant. Toutes les personnes qui m’ont assez aimé pour vouloir m’emmener loin de cette entreprise de malheur sont mortes. Je tente parfois d’imaginer ce qu’il serait advenu de moi, si ma mère ou Thomas n’avaient pas été assassinés. J’aurais probablement été heureuse, j’aurais fondé une famille, j’aurais pu dormir sans planquer une arme sous mon oreiller... Les choses auraient sûrement évoluées différemment. Mais ce n’est pas le cas et la vie doit continuer. J’ai souvent fais de mauvais choix au cours de ma vie, je ne suis pas un ange, si je l’avais été je n’aurais pas survécu jusqu'à aujourd’hui. Pourtant j’essaye de ne pas éprouver de regrets, ma vie sera probablement trop courte pour me permettre ce luxe. Je n’ai pas vraiment choisi mes allégeances, ma loyauté au Centre m’a été imposée. Si je ne suis pas du côté des méchants par choix, je le suis par défaut. Mais le monde n’est pas aussi manichéen que Jarod voudrait le voir. Le monde n’est ni noir, ni blanc, mais il se compose d’une large palette de gris. Je crois d’ailleurs que le petit génie à commencé à s’en rendre compte depuis sont évasion. Je suis prisonnière du Centre, de mon passé, de secrets plus inavouables les uns que les autres. Alors ce soir je bois pour noyer mon chagrin et mes peurs, pour éviter juste une nuit de me trouver prisonnière de mes incessants cauchemars.



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