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Note de l'auteur : Cette fic est une réponse au challenge n°8 lancé sur le site de Karine - www.inthemoonlight.com




Jamais 2 miracles sans 3



14h37

Mlle Parker était assise à son bureau, plongée dans la contemplation d’une photo de sa mère. Quand elle posait les yeux sur l’un des cadres face à elle, toujours une foule de souvenirs submergeait son esprit. Des moments passés avec sa mère, des parfums, des mots…
Chaque année, cette période devenait de plus en plus difficile à supporter. Quand elle était enfant, elle avait l’habitude passer Noël avec sa famille, ou plutôt seule avec sa mère, car son père travaillait souvent ce jour-là.

Lâchant un soupir, elle se résolut à retrouver Broots dans son bureau pour lui donner son après-midi. Sydney était parti rendre visite à son fils Nicholas et à Michelle. L’informaticien méritait donc passer ces deux jours avec sa petite fille. Mlle Parker s’occuperait de le couvrir auprès de Raines et de Lyle, ce ne serait pas la première fois qu’elle leur mentirait.

Quand elle arriva dans l’antre de son collègue, la jeune femme ne pu réprimer un rictus de dégoût, l’odeur de sueur mêlée à celle du renfermé ne lui plaisait guère. Elle parvint néanmoins à vaincre sa soudaine nausée afin d’annoncer la bonne nouvelle à Broots qui n’avait même pas relevé sa présence.

« Broots ? » l’interpella-t-elle en s’approchant de lui.

« Euh, oui ? » répondit Broots, imprégné par la lecture approfondie d’un dossier concernant Jarod.

« Avez-vous la moindre piste sur Jarod ? » demanda Mlle Parker, voulant s’assurer qu’elle ne raterait pas la chance d’attraper Le Caméléon si Broots rentrait chez lui.

« Je suis désolé Mlle Parker… Je crois que nous avons plus de chances de voir le Père Noël sortir par la cheminée que d’attraper Jarod aujourd’hui ! » remarqua-t-il, essayant de plaisanter.

« Hum… Bien, alors rentrez chez vous, votre fille ne va pas passer Noël toute seule. » l’avisa Parker en s’éloignant.

« Vraiment ? » questionna-t-il, dubitatif. « Et… Je reviens quand ? »

« Sachant que je vous laisse votre après midi et que demain est un jour férié, faites le calcul Broots. » dit-elle avant de disparaître derrière la porte automatique.

***


Un homme s’approcha de Jarod l’air intrigué. Celui-ci fixait une vitrine de jouets depuis plus d’une demi-heure et le responsable du magasin commençait sérieusement à s’inquiéter. Il l’observa un instant en silence, remarquant que ses yeux suivaient l’un des Pères Noël qui allait et venait, le dos chargé de cadeaux.

« Je peux vous aider ? » l’interrompit le vieil homme en prenant place aux cotés de Jarod et adoptant la même position, c'est-à-dire une main soutenant son menton et l’autre son coude.

« Et bien, dites-moi, les enfants veulent vraiment ces jouets ? » demanda-t-il alors, intéressé et ne détournant pas les yeux une seconde du Père Noël qu’il fixait.

« Bah évidement, sinon je ne les vendrais pas. » répondit l’homme, perplexe.

« Mais, pourquoi acheter un Père Noël ? C’est idiot, ils ne vont pas jouer avec un père Noël en plein été alors c’est un peu gâcher son argent pour quelque chose qui ne sert que 3 semaines dans l’année… » s’expliqua Jarod.

« Ce n’est pas vraiment un jouet, c’est plus, un élément de décoration. »

« Mais vous ne vendez pas des jouets pour enfants à l’origine ? » questionna encore Jarod sous la mine exaspérée du boutiquier.

« Bon, vous voulez acheter des cadeaux ou juste me casser les pieds ? » s’impatienta-t-il, manifestement agacé par l’intérêt peu commun que présentait Jarod.

« Bien sûr que je veux des cadeaux, pour 2000$ on peut avoir quoi ? »

« 2000$ ?!! » s’interloqua le vendeur.

« Oui, pourquoi, ce n’est pas assez ? » s’inquiéta Jarod en suivant l’homme à l’intérieur du magasin.

Ce dernier soupira, il était évident qu’avec 2000$ Jarod avait plus que l’embarras du choix ! Le responsable voulut s’occuper lui-même de son cas, lui présentant des jouets tous plus originaux et extravagants les uns que les autres. Après avoir dévalisé une bonne partie de la boutique, Jarod se réjouit d’avoir loué un break pour rapporter tous ces cadeaux avec lui. Ce fut les bras chargés de jouets et après plusieurs aller et retour qu’il pu enfin rentrer chez lui, satisfait.

***


Mlle Parker aperçut Raines au détour d’un couloir, raison pour laquelle elle s’approcha de lui pour justifier son départ imminent. Marchant droit devant elle, la tête haute et le regard froid, elle s’arrêta à sa hauteur.

« Nous avons une piste sur Jarod, Broots, Sydney et moi partons à sa poursuite. » lui annonça-t-elle en continuant son chemin, n’ayant nulle envie d’écouter ses recommandations ou suspicions.

« Et où se trouve-t-il exactement… rhhh… à votre avis ? » siffla-t-il alors qu’elle était déjà loin.

« Chez le Père Noël ! » lança-t-elle en s’éclipsant dans un des sombres couloirs qui les entouraient.

Désormais, il ne l’agacerait pas à son retour en lui posant des dizaines de questions sans intérêt. Elle pouvait rentrer tranquillement chez elle pour essayer de noyer ses souvenirs dans l’alcool.


16h49

Mlle Parker referma sa porte avec violence, déposa son manteau sur le dossier du sofa puis se servit un verre de whisky. Elle prit place sur son canapé elle but plusieurs gorgées du liquide ambré avant de laisser sa tête de tomber en arrière. La jeune femme ferma les yeux en soupirant longuement, tapotant ses ongles sur le cristal de son verre.

Au bout de quelques instants, elle se redressa et se dirigea vers la salle de bain. Elle fit couler l’eau dans la baignoire avant d’aller remplir son verre une nouvelle fois son verre. Quand elle fut de retour dans la pièce, elle ajouta du bain moussant dans l’eau et s’arrêta ensuite devant le miroir. Elle saisit une barrette sur l’étagère et releva ses cheveux tout en observant les cernes qui se dessinaient au creux de ses yeux.

***


Jarod déposa un sac sur la table basse puis sa veste de cuir sur une chaise. Il remonta ses manches, surpris par la chaleur qui régnait dans la pièce. Il inspira profondément, comme pour trouver du courage, et s’avança dans le couloir. Il frappa à la porte de la salle de bain et entendit de l’eau qui coulait. Tout à coup, un Ange –ou du moins c’est ce qui lui parut- s’offrit à ses yeux. Parker était là, simplement couverte d’un peignoir, la peau brillant tout autant que ses yeux.

« Jarod !!?? » s’exclama Mlle Parker, tentant désespérément de cacher derrière elle le séchoir à cheveux qu’elle avait choisi pour se défendre en cas de besoin.

« Salut Parker ! J’ai besoin d’un petit coup de main, je t’attends dans le salon. Prends ton temps. » lui annonça-t-il simplement, comme si de rien n’était.

« Quoi ? Mais comment savais-tu que je serais ici ? » questionna-t-elle, plus accueillante que jamais.

« Si je te le disais, tu me tuerais après ! » lança-t-il en retournant dans le salon.

Parker claqua la porte avant de rassembler ses vêtements en maugréant. Mais que fichait-il ici ? Quel moyen avait-il encore trouvé pour la faire enrager ? Elle se rhabilla en quatrième vitesse puis se rua dans le salon où elle trouva Jarod, confortablement installé dans le sofa et en train de mettre son Smith&Wesson en pièces. Il tourna la tête vers elle.

« Tu l’avais laissé sur la table. » se justifia-t-il avec son habituel mais néanmoins agaçant demi sourire.

« Bon, dis-moi ce que tu veux avant que je ne perde le contrôle de mes actes. » demanda-t-elle en restant debout face à lui, pour garder l’ascendant.

« Tu dois m’aider à sauver un gamin Parker. » déclara-t-il en redevenant sérieux, triste même.

« Quoi ? Et depuis quand je t’aide ? » demanda Parker en croisant les bras sur sa poitrine.

« Je ne sais pas mais étant donné que demain c’est Noël, j’osais espérer un miracle. » murmura-t-il en posant les pièces du Smith&Wesson devant lui, sur la table. « Laisse-moi au moins t’expliquer la situation, ensuite tu feras ton choix. »

« J’imagine que je ne peux pas y échapper, alors vas-y. » lui permit-elle en s’asseyant face à lui sur un fauteuil.

« Bon, je t’épargne les détails et je vais droit au but. Un riche couple de Dover, les Barton, retient un petit garçon de 9 ans. Il n’a plus aucune famille alors ils se servent de lui, il doit faire le ménage, les courses etcetera mais il n’est pas nourri régulièrement et doit dormir dans une espèce de cagibi à coté du garage. Ils donnent une soirée aujourd’hui et j’ai besoin de toi pour ainsi dire, faire le guet pendant que je récupère l’enfant. Ils ont une équipe de sécurité de 8 hommes et je ne peux faire confiance à personne, sauf à la personne qui ma donné les renseignements. » expliqua Jarod, tandis que Parker l’écoutait pour une fois attentivement.

« Alors pourquoi tu ne fais pas appel à cette personne ? » s’étonna la jeune femme en se servant encore un verre.

Jarod posa sa main sur son poignet avant qu’elle ne boive et lui adressa un regard réprobateur.

« Parce que si tu penses qu’une bonne de 70 ans avec des rhumatismes ça peut m’aider… » précisa Jarod en se radossant, comprenant que Parker finirait son whisky, qu’il le veuille ou non.

Elle eut un petit rire moqueur avant de reposer son verre et d’attarder son regard sur le sac que Jarod avait posé sur la table.

« C’est pour toi, pour ce soir. » lui dit-il en poussant le présent vers Parker.

La Dragon Lady souleva un sourcil, intriguée par son petit manège. Elle en avait tellement vu avec lui, qu’elle s’attendait au pire. Elle écarta les deux anses du sac, y plongea ses mains et les ressortit en tenant une sublime robe noire. Elle la tint par les fines bretelles et l’écarta d’elle pour mieux l’observer. Elle se pinça les lèvres, il fallait toujours qu’il profite de la situation. Le décolleté se prolongeait au moins jusqu’au nombril, ce qui l’empêcherait évidement de faire des gestes brusques si elle tenait à rester couverte. De plus, la fente qui se trouvait sur la gauche remontrait certainement jusqu’au haut de sa cuisse.

« Tu n’as pas pu te retenir n’est-ce pas ? » lui fit-elle remarquer.

« Tu mets toujours des jupes très courtes mais rarement des décolletés, et tu as vu le dos, je pourrai apprécier ta sublime chute de reins. » ajouta-t-il en souriant franchement alors que Parker retournait la robe.

« Mais d’abord, comment sais-tu à quoi ressemble ma chute de reins ? » questionna-t-elle avec un sombre regard.

« Et bien… » hésita Jarod, comprenant qu’il venait de se brûler les ailes.

« Laisse tomber, je sais, il faudrait que je te tue ensuite n’est-ce pas ? » l’aida Parker, ne permettant pas à Jarod de savoir si elle le disait de manière ironique ou humoristique, ce qu’il n’avait tout compte fait pas envie de le découvrir. « Ecoute Jarod, tu es bien gentil mais ce n’est pas possible, je suis la dernière personne à qui du aurais dû faire appel. »

« Parker, demain c’est Noël et tu ne sais que trop bien ce que c’est de passer une telle fête en étant malheureuse. S’il te plaît, fais-le pour le petit Benji, ensuite, tu décideras de ce que tu veux. Je t’en prie Parker… »

« Je sens que je vais le regretter… Mais que les choses soient bien claires, c’est pour Benji que je fais ça et aucunement pour toi d’accord ? »

« Promis juré. » dit Jarod en levant la main droite sous le regard exaspéré de Parker.

17h23

« Bon, je te laisse te préparer, je vais faire quelques petites courses et je reviens dans deux heures. Ca ira ? » demanda-t-il en enfilant sa veste.

« Largement. Tire-toi maintenant ! » lança-t-elle en le poussant vers la porte. « Mais je te préviens, demain à la même heure, le miracle prendra fin et le carrosse de Cendrillon se retransformera en citrouille, okay ? » lui assura gentiment Parker avant de refermer la porte.

Elle sourit quand elle entendit Jarod demander qui était cette Cendrillon, décidément, il avait encore beaucoup de choses à apprendre pour un génie.

Mlle Parker retourna jusqu’à la table où elle prit la robe qui reposait encore dessus. Elle était vraiment magnifique, l’une des plus belles qu’elle n’avait jamais portées. Après un soupir d’exaspération, elle alla se préparer. Elle comptait bien impressionner Jarod pour lui montrer qu’elle n’avait pas besoin d’une robe de haut couturier pour être la plus belle.

Quand elle eut terminé, elle alla chercher une tenue de rechange pour le lendemain car tel qu’elle connaissait Jarod, elle ne serait pas rentrée chez elle pour minuit. Elle s’installa ensuite tranquillement dans le sofa pour attendre le Caméléon qui mettait un moment à revenir.

19h48

La porte d’entrée s’ouvrit enfin, laissant apparaître un Jarod en smoking. Il croisa les bras et leva le menton pour se monter à Mlle Parker. Celle-ci reposa son verre et se leva pour mieux l’observer.

« J’e dis que tu as le droit de frapper avant d’entrer, je te rappelle que tu n’es pas chez toi. » l’accueillit-elle agréablement.

Jarod n’avait pas bougé, elle le fixa donc avec étonnement. Il semblait comme hypnotisé par… elle ! Quand elle comprit, elle adopta la même position que lui.

« Ferme la bouche, tu vas tacher sa chemise. » la railla-t-elle en se rasseyant.

« Euh je… Enfin tu… Tu es éblouissante. » reconnut-il devant la jeune femme dont les cheveux relevés changeaient totalement l’expression du visage, la rendant très douce.

« J’y comptais bien. » assura-t-elle avec un aplomb déstabilisant.

Jarod enfourna sa main dans sa poche puis prit place aux cotés de Mlle Parker sur le sol, se tournant vers elle avec hésitation. Elle le regarda faire, intriguée par ses gestes désordonnés, ce qui lui était rare. Si sûr de lui habituellement, prévoyant tout à la moindre seconde, imaginant les conséquences de tout acte.

« J’ai quelque chose pou toi. » annonça-t-il en sortant un petit boîtier noir.

Parker reconnut immédiatement l’objet, ce qui eut pour effet de lui donner des frissons. Elle déglutit lentement, reposant son verre en prenant une profonde inspiration.

« J’ai pensé que notre couple serait plus crédible si… »

« Attends… Notre couple ? » l’interrompit-elle, s’amusant à le déconcentrer.

« Et bien oui,enfin voilà, on pourrait leur faire croire qu’on est mariés. » proposa-t-il en découvrant une bague ornée d’un magnifique diamant.

« C’est un vrai ? » fut la seule question que Parker parvint à sortir.

« Oui pourquoi ? Il ne te plaît pas ? » s’inquiéta alors Jarod en observant le bijou pour s’assurer que c’était bien ce qu’il avait acheté.

« Oh si… Si… C’est juste qu’un simple zircon leur aurait suffit ! Tu n’étais pas obligé de sortir le grand jeu ! » sourit Parker, ayant néanmoins très hâte de porter cette admirable pierre au doigt.

« J’espère qu’elle t’ira. » souhaita Jarod en la passant à l’annulaire de Parker, auquel la bague était évidement parfaitement adaptée.

« Elle est magnifique. Je reviens dans une minute, tu peux aller mettre mes affaires dans la voiture en m’attendant. » l’autorisa Parker en s’éclipsant vers sa chambre.

Quand elle arriva devant le véhicule, Jarod l’attendait pour lui ouvrir la porte, tel un gentleman. Il s’arrêta cependant pour apprécier la vision qui s’offrait à lui. Mlle Parker tenait sur son bras un manteau noir tandis qu’un élégant châle recouvrait ses épaules. Il était vrai que la robe qu’il avait choisie, pour laquelle il avait eu un coup de foudre, ne couvrait pas beaucoup Parker ! Quand elle arriva à sa hauteur, il remarqua qu’elle portait également un collier de diamants qui s’accordait parfaitement à sa bague. Ce soir, il ferait de nombreux envieux.

21h03

Un majordome ouvrit la porte à Jarod et Mlle Parker afin qu’ils entrent dans la sublime demeure. Là, une jeune femme les débarrassa de leurs vêtements et tout de suite, le couple Barton s’approcha d’eux.

« Mr Van Sickle ! » le héla la femme avant que Jarod ne lui fasse un élégant baise main quand elle fut près d’eux.

« J’ai enfin le plaisir de rencontrer votre femme. » ajouta Mr Barton en déposant ses lèvres sur la main de Parker. « Mme Van Sickle, c’est un honneur de faire votre connaissance. »

« Moi de même. » assura Parker avec un grand sourire.

Mme Barton détaillait Mlle Parker des pieds à la tête, visiblement impressionnée par la beauté de la jeune femme. Jarod remarqua son regard insistant, ainsi que celui de la plupart des personnes qui se trouvaient autour d’eux, ce qui le ravit davantage. Il gardait prisonnier contre lui le bras de la Dragon Lady, montrant bien qu’elle l’accompagnait, c’était si bon de faire tant de jaloux qu’il n’allait pas se priver !

Quand le couple s’éloigna pour aller saluer de nouveaux invités, Parker se défit du bras de Jarod et se dirigea vers le bar. L0, elle saisit une flûte de champagne et la vida d’une traite.

« Tu ne m’avais pas dit que tu les connaissais personnellement. » dit-elle avant d’attraper un second verre.

Jarod posa sa main sur la sienne pour l’arrêter, ce qui lui valut un regard assassin.

« Avec tout le whisky que tu as déjà ingurgité, tu devrais peut-être y aller plus doucement sur le champagne. » lui conseilla-t-il gentiment.

« Jusqu’à preuve tu n’es pas ma mère et puis, si tu veux mon aide, je me mets en condition. Mais si tu préfères, je peux rentrer chez moi, il n’y a aucun problème. » rétorqua-t-elle, attrapant tout de même le verre qui ne resta pas plein très longtemps.

« Parker… » soupira Jarod.

« Tu n’as toujours pas répondu à ma question. Comment se fait-il qu’ils te connaissent ? » demanda-t-elle se nouveau.

« Oh, je leur ai évité de perdre une somme astronomique à la bourse, à cause d’un conseiller financier véreux. Depuis, ils m’invitent à toutes leurs réception et me couvrent de cadeaux. » expliqua le Caméléon, d’un air fatigué.

« Oui, ça doit être très agaçant… » ironisa Parker en observant les gens autour d’eux. « Quel est ton plan pour récupérer le gosse ? » questionna-t-elle alors.

« Et bien, je voudrais que tu détournes l’attention de l’agent de sécurité que tu vois là-bas. » l’informa Jarod en désignant l’homme du menton. Pendant ce temps-là, je pourrai rejoindre l’enfant. Je compte ensuite faire un petit chantage avec les Van Sickle, les menaçant de débarquer ans la salle, le gosse dans les bras... Qu’est-ce que tu en penses ? »

« C’est toi le génie, moi je ne suis que l’objet sexuel qui te permettra de te faufiler derrière un gros pervers qui ne fera que reluquer le peu de décolleté qu’offre la robe que tu as si mal choisie. » répondit Parker avec un grand sourire, cynique à souhaits.

Jarod s’éclaircit la gorge puis prit un verre pour le tendre à Parker qui le regarda, incrédule.

« Vas lui offrir à boire, il n’attend que ça. » proposa-t-il, quelque peu gêné.

« Mouais, t’as intérêt à faire vite. »

« A mon avis, ce type ne va pas te laisser filer de sitôt. » lança-t-il en s’éloignant.

« C’est ça… » maugréa Parker, avançant vers l’homme désigné en essayant de sourire. « Ce doit être agaçant de voir tout ce beau monde faire la fête pendant que vous restez debout, seul dans votre coin. » fit-elle en s’arrêtant devant l’agent.

« Question d’habitude, mais j’ai l’impression que ce ne sera pas une soirée ennuyeuse de plus. Je me trompe ? » répondit-il, le regard brillant.

Mlle Parker lui adressa un sourire à en tomber parterre, puis tendit le verre qu’il refusa.

« Pas d’alcool pendant mon tour de surveillance. » s’expliqua-t-il. « Je ne vous avais encore jamais vue à ces réceptions. » remarqua l’homme, ne contrôlant pas son regard le moins du monde.

« Je viens de faire la connaissance de Mme Van Sickle, elle m’a proposé de venir mais je crois que je n’aurais pas dû accepter. » soupira Parker, apercevant Jarod qui se faufilait dans le fond du couloir.

« Ah oui ? Pourquoi ? » s’étonna-t-il devant la mine boudeuse mais adorable de Parker.

« Vous n’êtes pas le seul à vous ennuyer, elle a tant d’invités à voir qu’elle ne m’accordera que très peu de temps, et je suis venue seule. »

« Seule ? Une aussi jolie jeune femme que vous devrait toujours être accompagnée. » lui fit-il remarquer, déçu de devoir absolument travailler.

« C’est aussi ce que je pense ! » lança Parker, se rendant compte qu’un homme raccompagnait Jarod à la salle de réception, le Caméléon la mine déconfite. « Je vais vous laisser, je ne fais que vous déconcentrer, pardonnez-moi. » s’excusa-t-elle, commençant à s’éloigner.

« Attendez, je termine dans une heure peut-être l’on pourrait… Je ne connais même pas votre nom ! » fut la dernière phrase que Parker entendit avant de se fondre dans la foule pour rejoindre Jarod de l’autre coté.

« Mais qu’est-ce que tu fiches ?! » s’exclama-t-elle, la colère commençant à monter.

« Je n’avais pas vu l’homme arriver vers moi, la main sur son arme, je n’avais pas très envie de risquer le Diable. » murmura-t-il, déçu de ne pas avoir réussi la mission qu’il s’était fixée.

« C’est malin ! On fait quoi maintenant ? »

« Je suis grillé par la sécurité… »

« Ah non non non !!! » se défendit Parker, remuant les index devant elle. « Il est hors de question que je le fasse à ta place ! Je rentre chez moi ! » affirma-t-elle, prenant le chemin de la sortie.

« Parker ! » l’interpella Jarod, se plaçant devant elle pour lui barrer la route. « C’est notre dernière chance d’offrir un meilleur Noël à ce gamin, je sais que tu ne veux pas lui faire une si grande peine. »

« Prends ça. » dit Parker en lui collant dans les mains les deux flûtes à champagne qu’elle tenait encore. « Observe et prends-en de la graine. »

Jarod n’eut pas le temps de rétorquer quoi que ce soit, il vit Parker foncer droit vers l’agent qu’elle divertissait quelque secondes auparavant. Elle lui murmura quelques mots à l’oreilles puis ils disparurent tous les deux dans le couloir. Le Caméléon haussa un sourcil, qu’avait-elle bien pu lui dire ? Tout compte fait, il ne préférait pas le savoir...

21h59

Mlle Parker, qui marchait aux cotés de l’agent de sécurité, adressa un grand sourire au collègue qu’ils croisèrent. Celui-ci évidement ne s’arrêta pas pour poser des questions, il se doutait de leurs projets. Mais il ne savait sans doute pas que Parker avait une autre idée en tête. En passant devant une petite étagère, elle aperçut une statuette dont elle s’empara pour se débarrasser de l’homme. Un coup sur le sommet du crâne lui suffit pour le mettre KO. Elle passa ensuite au dessus de son corps inerte pour trouver un endroit où le cacher, par chance, une espèce de placard à balaie se trouvait à quelques mètres. Elle tira son corps jusque là et ferma la porte avant de se retourner pour inspecter les lieux. Par où devait-elle aller pour trouver le gosse ? Près du garage, donc, vers la droite. Au bout de quelques minutes, et après quelques aller et retour dans des couloirs sombres, elle trouva le garage.

« Benjamin ? » appela-t-elle tout bas, de peur de se faire repérer par un agent. « Benjamin tu es là ? » demanda-t-elle encore, en vainc.

Elle ne l’entendait pas et ne voyait aucune porte, d’après Jarod, la femme qui lui avait demandé d’aider Benji avait le garçon au courant pour ce soir. Alors que fichait-il ? Elle trouva une porte, l’ouvrit mais à part le lave linge, elle ne trouva pas l’enfant.

« Benjamin, on m’a dit que tu avais envie de te sauver ! Je veux juste t’aider ! Dis-moi où tu es ! » continuait-elle, n’entendant toujours aucune réponse.

Mais soudain, quelque chose, ou plutôt quelqu’un attira son attention. Un agent s’approchait, elle se plaqua au mur, espérant que la pénombre la dissimulerait. C’est alors que quelque chose de froid lui rentra dans le dos. Quand l’homme eut disparu, elle se retourna pour essayer de savoir il s’agissait, mais elle ne mi pas longtemps à comprendre. C’était une poignée de porte, une entrée cachée, obstruée par une commode placée juste devant. Le gamin était sûrement derrière. Elle plaça son oreille contre la porte et crut entendre des sanglots, comment pouvait-on faire subir un tel traitement à un petit garçon de 9 ans ? Le soir de Noël ?

Parker jeta un coup d’œil dans le couloir pour s’assurer que personne n’approchait. Elle poussa ensuite le meuble de toutes ses forces, jusqu’à ce que la porte soit totalement à découvert. Tournant la poignée, elle se rendit compte qu’elle était fermée à clé, mais elle ne résista pas bien longtemps à ses épingles à cheveux. (Tem ;-) La porte s’ouvrit sur l’enfant, recroquevillé dans un coin, la tête dans es bras pour pleurer.

« J’ai rien fait ! J’ai rien fait ! » lança-t-il en se roulant en boule.

Parker eut l’impression de revenir 1 ans et demi en arrière, quand elle avait ouvert la porte sur le clone de Jarod. Mais ce dernier avait été mieux traité, il avait des habits décents, son visage n’était pas couvert de saletés et sa peau vierge de tous bleus.

Elle s’approcha tout doucement, s’agenouillant à coté du gamin et posant une main rassurante sur son bras.

« Je sais que tu n’as rien fait, je sais aussi que tu ne mérites pas rester là, tout seul. » confirma Parker, d’une voix incroyablement douce.

Le garçon leva les yeux, le regard troublé par les larmes. Le sourire bienveillant de Parker le calma comme instantanément. Celle-ci caressa sa petite joue et à son étonnement, Benjamin reposa sa tête contre, de façon à ce qu’elle le prenne dans ses bras.

« Est-ce que tu veux bien venir avec moi ? On va quitter cette horrible maison, tous les deux, d’accord ? » demanda-t-elle, aussi gentiment que possible.

« Oui… » chuchota le gosse, ne lâchant plus la main de Parker.

Elle était étonnée de voir combien il était maigre et faible, elle l’aurait facilement confondu avec un pantin. Elle prit dans son sac son téléphone portable de façon à avertir Jarod qu’elle était avec Benjamin.

« J’ai trouvé le petit garçon, si tu disais à Mr et Mme Barton de nous rejoindre ? » proposa-t-elle, murmurant toujours pour ne pas se faire repérer.

22h13

Jarod arbora instantanément un large sourire, glissant son téléphone portable dans sa poche intérieure. Du regard, il chercha dans la alentours si le dit couple se profilait. En quelques seconde il les repéra, se faufilant ensuite entre les convives pour les rejoindre. Il passa derrière Mr Barton et lui murmura quelques mots qui lui passèrent l’envie de se divertir plus longtemps, à son tour, il chuchota à l’oreille de sa femme dont le visage pâlit bien rapidement.

Tous deux se tournèrent vers Jarod, lui l’air hautain et dissimulant son inquiétude, elle, plutôt mal à l’aise. C’était du moins ce qu’en avait déduit Jarod au premier abord, il fit un pas de coté, passant un bras devant lui pour leur indiquer le chemin à emprunter. Mr Barton lui adressa un regard qui en disait long sur ses sentiments à ce moment précis, tandis que sa femme avait plutôt tendance à baisser les yeux, de honte peut-être. Ils s’imaginaient déjà ce qui allait se passer, ou peut-être pas, Jarod n’avait pas encore décidé de leur sort. Car il en était ainsi, leur avenir se trouvait entre ses mains, toutes ces joyeuses festivités ne feraient pas long feu si leurs pratiques peu louables venaient à se savoir…

Ils marchaient en silence dans le couloir, pas un n’osait prononcer un mot, ne sachant que trop bien ce qui allait se passer. Jarod se trouvait derrière eux, surveillant éventuellement un coup fourré. Il aperçut enfin Parker au bout du couloir, l’enfant dans les bras. Lui paisiblement endormi et elle le berçant avec une douceur et une tendresse que Jarod ne lui connaissait pas. N’importe qui l’aurait volontiers prise pour sa mère.

« Je peux savoir ce que vous fichez ici ? La maison est interdite aux invités ! » maugréa Mr Barton à la vue de Parker.

« Oui, je vois qu’elle est aussi interdite à cet enfant ! » rétorqua la jeune femme, dont aucune trace extérieure ne laissait penser qu’elle bouillait littéralement. « Comment pouvez-vous infliger un tel traitement à un enfant ! » continua-t-elle de plus belle, serrant Benjamin contre elle comme un précieux trésor, le réveillant au passage.

Mr Barton s’approcha d’elle, adoptant un air menaçant et pointant son index droit sur elle. Jarod fit un pas pour se placer entre eux, au cas où mal lui en prendrait.

« Je ne vous permets pas ! Vous ici chez moi ! » s’emporta l’homme d’une voix rageuse.

« Oui, et je ne compte pas rester plus longtemps ! » assura Parker, prenant la direction de la grande salle de réception, noire de monde à cette heure.

« Qu’est-ce que vous faites ? » s’inquiéta Mme Barton qui prenait enfin la parole, d’une faible voix.

« Ca se voit non ? Je m’en vais et lui aussi. » annonça Parker, emmenant Benjamin avec elle.

« Mais vous êtes folle ?! »

« Où l’avez-vous trouvé ? A qui l’avez-vous enlevé ?!! » s’exclama Jarod, saisissant l’homme par les deux pans de sa veste pour le plaquer au mur.

« Qu’est-ce que vous dites ? » suffoqua-t-il sous la pression de Jarod.

« A qui avez-vous kidnappé Benjamin !!! » répéta Jarod, hors de lui.

Mlle Parker l’observait, partageant son envie de faire la peau à cet être inhumain. Elle avait posé sa main sur la tête de Benjamin pour qu’il le voit pas la scène qui se déroulait sous ses yeux. Quand elle n’avait pris dans ses bras, quelques minutes auparavant, elle avait été vivement étonnée par son poids, extraordinairement léger tellement il était peu nourri.

« Mais je ne l’ai pas kidnappé ! » se défendit Barton, tandis que sa femme vérifiait que personne n’approchait.

« Ne vous foutez pas de moi ! »

« Mais je vous jure ! C’est mon neveu, ma sœur est morte il y a deux ans et il n’a pas de père. » expliqua-t-il tant bien que mal, respirant difficilement car Jarod ne desserrait pas son étreinte.

« Continuez… »

« Je suis allé chez elle pour vider sa maison afin de la revendre et c’est là que dans un coin, je l’ai trouvé recroquevillé. Ma sœur est morte d’une rupture d’anévrisme, ça a été foudroyant, elle n’a jamais pu dire à personne que je connaisse qu’elle avait un enfant. » ajouta-t-il, comme si ce qu’il disait n’avait rien d’étonnant.

« Alors vous en avez profité pour vous offrir un esclave, vous étiez tranquille puisque personne ne soupçonnait son existence. » grogna Jarod entre ses dents, dégoûté d’un tel comportement.

« Jusqu’à ce que vous apparaissiez. » confirma l’homme avant que Jarod ne lui envoie son poing en pleine figure, ce qui le mit KO en moins de 3 secondes.

« Chéri !!! » s’exclama sa femme en se jetant à son chevet, prenant sa tête dans ses mains. « Qu’est-ce que vous voulez ? De l’argent ? On vous paiera !! On vous donnera tout ce que vous voudrez !! » assura-t-elle d’une voix extraordinairement froide.

« On n’en a que faire de votre fortune ! Tu viens Jarod ? » demanda Parker, s’éloignant déjà en tenant toujours l’enfant aussi fort contre elle.

Jarod couru sur quelques mètres pour la rattraper, caressant avec douceur la joue du petit garçon qui s’était déjà rendormi. Ce qu’il aimait la voir dans cet état, pleine de force et de détermination, de compassion aussi pour sauver un innocent. Elle faisait comme lui, elle rendait la justice et elle allait le faire en beauté ce soir-là, en traversant la salle avec ce pauvre enfant vêtu de lambeaux. Les gens poseraient des questions, Jarod ne répliquerait qu’une seule phrase ou deux pour leur faire comprendre ce qui se tramait dans leur dos, sous la dorure et les belles réceptions…

Il détestait ces gens, plus préoccupés par la somme d’argent sur le compte en banque que par ce qui se passe autour d’eux. Ils ne portent aucun intérêt à la misère, aux mensonges qui les entourent. Aveuglés par ce qui brille, ils ignorent tout ce qui pourrait leur nuire.

Tous les trois se mirent alors à traverser la foule, fendant en deux ce groupe de convives. Tous les yeux finirent évidement par converger vers eux, mi-teigneux, mi-interrogatifs. Ils ne saisissaient à priori pas ce qui était en train de se tramer.

« Comment pouvez-vous faire la fête chez des gens qui osent martyriser un enfant juste sous votre nez ?! » fut la seule phrase que lança Jarod, écoeuré de voir cette foule festoyer.

Mlle Parker s’arrêta une seconde, se retournant vers Jarod pour voir les réactions des convives. Pas un ne répliqua, ils restaient là, immobiles, souvent un verre à la main. Certains la bouche entre ouverte, la scène se figea sous un silence oppressant. Mais soudain, Mr Barton émergea en vociférant, les bras tendus devant lui et sa femme essayant de le suivre.

« Arrêtez les !! C’est mon neveu !! » hurla-t-il en entrant dans la grande sale silencieuse.

Mlle Parker et Jarod s’inquiétèrent un instant, pensant que la foule voudrait peut-être de plus amples explication. Mais elle en avait eu assez, l’état de Benjamin en disait long. Plusieurs hommes barrèrent alors le chemin à Mr Barton, sachant instinctivement que c’était lui qui était en tort dans cette affaire. Peut-être même le savaient-ils déjà tous.

« Jarod ! Allons-y. » demanda Parker, serrant toujours plus fort le petit garçon dans ses bras.

Jarod rejoignit Parker et l’enfant, il se fraya un passage parmi les curieux qui s’approchaient jusqu’à arriver à l’extérieur. Il récupéra ses clés auprès du voiturier et ils trouvèrent eux même la Ferrari noire qu’il s’était offert quelques semaines auparavant.

23h45

Jarod immobilisa doucement la voiture, en fit le tour pour aller ouvrir la portière de Mlle Parker. Elle avait recouvert Benjamin avec son châle car il tremblait, Jarod le prit dans ses bras pour libérer la jeune femme qui alla ouvrir la porte d’entrée. Elle n’eut pas besoin de lui indiquer la chambre d’ami, Jarod connaissant étonnamment bien la maison. Il déposa soigneusement le garçon dans le lit, tirant les draps pour le recouvrir, sous les yeux attentifs de Parker qui surveillait ses moindres faits et gestes.

Jarod caressa sa petite joue puis se leva pour laisser la place à Parker. Elle s’assit sur le bord du lit et se pencha sur l’enfant, déposant un baiser sur son front. Elle l’observa dormir un instant puis se résolut à le laisser se reposer, à contre cœur. Mais n’avait-elle pas rejoint Jarod sur le seuil de la porte que déjà Benjamin se réveillait.

« S’il vous plaît Mlle Parker, je peux prendre un bain ? » demanda-t-il d’une petite voix timide.

Cette dernière se retourna avec surprise puis arbora un large sourire. Elle finit par s’approcher doucement.

« Tu ne crois pas qu’il est un peu tard ? »

« S’il vous plaît Mlle Parker, j’ai pas pris de bain depuis tellement longtemps ! » s’exclama-t-il alors en s’asseyant dans son lit.

« Aller, viens, on va mettre plein de bain moussant ! » lança-t-elle sous la mine ébahie de Jarod.

Celui-ci les suivit du regard jusqu’à la salle de bain, il vit Parker faire couler l’eau puis donner le bain moussant à Benjamin. Mlle Parker éclata de rire lorsqu’il vida le flacon entier dans la baignoire.

« Et bien ! Toi tu as très envie d’être tout beau out propre dis-moi ! » assura-t-elle alors que Benjamin ne semblait pas comprendre l’allusion. « Je reviens tout de suite, tu n’as qu’à retirer tes vêtements pendant ce temps-là, mais n’entre pas dans l’eau surtout, elle risque d’être brûlante. » lui conseilla-t-elle avant de fermer la porte derrière elle. « Je vis te chercher de quoi dormir sur le canapé. » dit Parker à Jarod qui restait appuyé contre le mur.

Elle fut de retour quelques secondes plus tard, draps, couverture et oreiller dans les bras. Jarod s’empressa de l’aider à se décharger puis elle étendit le drap sur le sofa. La Caméléon s’empara de l’autre coté, surpris de la voir si accueillante.

« Merci pour tout ce que tu fais Parker. »

« C’est pour lui, nous n’avons pas toujours eu une vie agréable, je ne veux pas que quelqu’un d’autre subisse le même sort que nous, que toi… » murmura-t-elle, repliant le haut de la couverture avant de placer l’oreiller. « Je vais voir où il en est avant qu’il ne se noie dans ma baignoire. »

Elle s’éloigna avant de disparaître de nouveau dans la salle d’eau. Jarod s’assit sur son lit provisoire, écoutant les rires de la jeune femme. C’était si bon de l’entendre, si bon de voir qu’elle passait tout de même une agréable fin de soirée avec un petit garçon adorable. Jarod délassa ses chaussures et retira son tee-shirt pour se glisser sous les draps. Il allait dormir chez Parker, chez la personne qui le chasse depuis plus de 5 ans, c’était vraiment le comble ! Il voulut attendre qu’ils sortent de la salle de bain pour leur souhaiter bonne nuit mais il s’assoupit en un rien de temps.

0H15

« C’est qui Jarod ? C’est ton mari ? » questionna timidement Benjamin alors qu’il appréciait de plus en plus la compagnie de Parker.

« Oh non ! » sourit-elle. « C’est… Juste un ami. » répondit-elle, peu sûre.

« Il est gentil Jarod, toi aussi tu es gentille. Merci d’être venue me chercher. » dit-il alors que Mlle Parker ne savait que répondre. « Vous voulez bien être mes nouveau parents ? » demanda-t-il tout doucement, comme s’il pensait qu’il allait agacer Mlle Parker.

« Euh… Benjamin, ça ne se passe pas comme ça tu sais… »

« Alors comment ? »

« Et bien… C’est compliqué tu sais, on a des vies bien remplies Jarod et moi et puis, tu sais, je ne serais pas une bonne maman, je ne suis jamais là. »

« Mais tu m’a sauvé la vie, ça fait deux ans que je demande une nouvelle maman… » sanglota Benjamin alors que Mlle Parker l’enroulait dans une grande serviette de bain.

Elle le prit dans ses bras, frottant allègrement son dos pour le sécher. Benjamin en profita pour passer ses bras autour de son cou et enfoui sa petite tête trempée dans es cheveux bruns.

« Toi aussi tu vas me laisser tomber alors ? »

Mlle Parker ferma les yeux en soupirant, c’était si douloureux de l’entendre dire ça. Elle s’écarta de lui en tenant ses deux petits bras tous maigres, si fins qu’ils auraient pu se briser sous la pression des doigts de Parker.

« Tu sais quoi ? Je vais te faire une promesse, je ne t’abandonnerai jamais, d’accord ? » parvint-elle à dire, le fixant droit dans les yeux pour lui prouver combien on pouvait lui faire confiance quand elle faisait une promesse.

Le petit garçon sourit faiblement alors elle le prit dans ses bras, le souleva et ouvrit la porte de la salle de bain. Elle aperçut alors Jarod, endormit dans le canapé, elle le désigna à Benjamin.

« Tu vois, il est l’heure de dormir maintenant. » affirma-t-elle en le conduisant de nouveau dans la chambre d’ami.

Elle le déposa sur le lit avant d’aller discrètement emprunter un tee-shirt dans le sac de Jarod, il ne lui en voudrait pas se dit-elle. Quand elle fut de retour dans la chambre, l’enfant l’attendait sagement assit. Elle l’aida à enfiler le vêtement bien trop grand pour lui puis le fit se glisser sous la couverture.

« Bonne nuit petit homme. » chuchota-t-elle en déposant encore une fois un baiser sur son front.

« Bonne nuit Mlle Parker. » murmura-t-il en se tournant sur le coté pour adopter la position fœtale.

Mlle Parker se redressa puis alluma la lampe de chevet, préférant lui laisser un peu de lumière pour sa première nuit dans une nouvelle maison. Elle referma doucement la porte, la laissant entre ouverte et alla dans sa chambre.

Elle enfila un pyjama et avant de refermer son armoire, elle aperçut une couverture tout en haut. Elle avait peur que Benjamin ait un peu pendant la nuit les cheveux encore humides alors elle l’attrapa dans l’intention d’aller le couvrir un peu plus encore.

Parker poussa tout doucement la poignée de la porte, se faufilant à pas de loup dans la pièce. Elle déplia ensuite la couverture pour l’étendre sur le lit et le remonta bien jusqu’au menton du petit garçon. Quand elle eut terminé son petit manège, elle était sur le point de s’éclipser sur la pointe ses pieds quand une petite voix endormie la retint.

« Mlle Parker, tu peux rester à coté de moi cette nuit s’il te plaît ? » supplia-t-il presque de façon que la jeune femme ne pu résister à une telle requête.

Elle souleva les couverture et s’allongea auprès de Benjamin qui vint instantanément se coller à elle. Il posa sa petite tête sur l’épaule droite de Parker et celle-ci l’entoura de ses bras, telle une mère avec son enfant.

« Mlle Parker ? »

« Il faudrait peut-être dormir Benjamin, il est tard maintenant. » se voulut-elle autoritaire…

« C’est quoi ton prénom ? »

« Si je te le dis, tu me promets de faire dodo après ? » demanda-t-elle, ayant l’art de la manière d’obtenir toujours ce qu’elle veut, au point d’en utiliser le chantage avec un enfant de 9 ans.

« Promis juré ! »

« Tu ne le répétera à personne ? »

« Promis juré j’ai dit ! »

« D’accord, je m’appelle Megane. Mais tu n’as qu’à m’appeler Meg. » lui permit-elle, gracieusement.

« Je peux t’appeler Meg devant Jarod ? » questionna-t-il encore.

« Oui, il connaît déjà mon prénom, aller, maintenant, tu dors !! »

« Bonne nuit Meg. »

« Bonne nuit petit homme. »

Comment résister à une bouille ronde de 9 ans qui vous serre dans ses bras ? Parker ne connaissait toujours pas le remède, elle qui est si peu habituée. Elle ferma les yeux, un sourire s’imprimant sur son visage, pour une fois, elle savait qu’elle allait passer une nuit agréable, accompagnée d’une homme qui plus est.

8H52

Parker se réveilla doucement, toujours Benjamin blotti contre elle. Avec soin, elle se dégagea de son emprise pour se lever. Evidement, comme tous les matins, la première chose qu’elle faisait c’était se rendre dans la cuisine pour prendre son café noir sans sucre (lol, j’ai imaginé… mais je ne dois pas être loin de la vérité avec MP ! mdr…). Quand elle ouvrit la porte, une odeur étrange mais pas méconnue embaumait toute la maison. Elle connaissait ce parfum, il lui rappelait son enfance, les moments qu’elle passait avec sa mère tous les Noël.

Elle rejoignit le salon et y découvrit un magnifique sapin, entièrement décoré du pied à sa pointe et entouré par des dizaines de cadeaux tous plus gros les uns que les autres. Elle resta un instant immobile, le temps de réaliser. Elle finit par apercevoir Jarod sortant du dessous de l’arbre.

« Ah Parker ! Je cherche une prise pour brancher la guirlande lumineuse. » expliqua-t-il, des épines de pin plein les cheveux.

« Sur ta droite, au pied de la commode. » lui indiqua Parker, se dirigeant désormais vers la cuisine.

Jarod la suivit quelques secondes plus tard, content du sapin qu’il leur avait trouvé. Il s’assit sur le plan de travail pour observer Parker.

« Attention à toi, je n’ai pas encore but mon café. » le prévint la jeune femme en levant une main pour l’empêcher de dire quoi que ce soit, en vain.

« J’ai vu que tu avais dormi avec Benjamin, il a fait des cauchemars ? » voulut savoir Jarod malgré les avertissements de Parker.

« Non, il me l’a demandé c’est tout. »

« Ah… »

« Quoi, tu es jaloux ? » se moqua Parker en reposant sa tasse vide sur la table.

« Non ! » sourit Jarod. « Je suis content que tu t’entende bien avec lui mais ne tisse pas trop de lien il faudra bien que… Enfin, tu vois ce que je veux dire. » s’interrompit-il, le visage triste.

« Non, je ne vois pas, tu veux qu’on le donne à adopter ? Pour qu’il tomber encore sur une famille qui se servir de lui ? Il a besoin d’amour, il a besoin de vrai parents qui s’occuperont de lui comme de leur propre enfant. » défendit Parker avec ardeur.

« Tu voudrais t’en occuper ? Alors que tu travailles au Centre ? » questionna Jarod, perdu.

« Non, je ne sais pas… Je veux juste m’assurer que la personne qui en aura la garde lui donnera tout l’amour qu’il mérite, c’est tout. » justifia-t-elle, se servant du coup une seconde tasse de café.

« Tu es sûre ? Je pourrais vous aider à disparaître pour commencer une nouvelle vie tu sais Parker. Loin de tout, loin du Centre, juste Benjamin et toi, ne me dis pas que ça ne te tente pas, ce serait un mensonge. » la dissuada Jarod en la perçant à jour.

« Je ne serais pas une bonne mère pour lui, je ne saurais pas comment m’y prendre… » soupira-t-elle de regrets.

« Tu t’y prendrais comme hier, comme aujourd’hui, c'est-à-dire parfaitement bien Parker. »

« C’est vrai ? »

« WOUAW !!! » s’écria Benjamin qui découvrait le salon, remettant à plus tard la discussion de Jarod et Parker.

9h07

« Il y a au moins 100 cadeaux !!! » s’exclama le petit garçon avec joie avant de se jeter dessus pour les déballer.

« Tu ne penses pas que tu as exagéré Jarod ? » demanda Parker en apercevant Benjamin qui croulait déjà sous les jouets et le papier cadeau déchiré.

« Ca fait deux ans qu’il n’a eut ni Noël ni anniversaires alors… » lui fit remarquer Jarod en haussant les épaules.

Tous deux rejoignirent l’enfant au salon, s’installant dans le sofa pour qu’il puisse leur montrer tout ce qu’il avait ouvert. Son sourire ne s’effaçait pas de son visage, il arrachait littéralement le papier cadeau pour découvrir peluches, jouets, livres par dizaines. Jarod haussa un sourcil en se retournant vers Parker qui ne quittait pas Benjamin des yeux.

« Tu n’as pas déballé ton cadeau ? » questionna-t-il, une idée derrière la tête.

« Mon cadeau ? »

« Tiens. » dit-il en lui tendant l’objet en question, un peu plus grand qu’une boîte à chaussures.

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-elle en soupesant le présent avec intrigue.

« Et bien ouvre ! »

« Je m’attends au pire… » murmura Parker, observant suspicieusement la boîte sous tous les angles.

« La confiance règne. »

Mlle Parker finit par ôter le scotch qui maintenait le papier cadeau, le soulevant avec soin. Elle retira ensuite le couvercle pour découvrir une paire de patins à glace.

« Oh ! Moi aussi j’en ai eu !!! » s’écria Benjamin en apercevant le cadeau de Parker.

« C’est un message ? »

« Ca vous dirait un petit tour à la patinoire de Dover, ce matin ? » proposa Jarod, un sourire en coin.

« Oh ouiii !! J’ai jamais fait de patin à glace !!! » s’exclama Benjamin avec joie.

« Je vois que je n’ai pas le choix… » soupira Parker en se levant. « Mais tu as des vêtements pour lui ? »

« J’ai tout ce qu’il faut, ne t’inquiète pas ! Aller, on va vite s’habiller !! » les poussa Jarod en prenant Benjamin par la main, une sac de vêtement dans l’autre.

Parker disparut dans sa chambre, se demandant comment il faisait pour toujours tout prévoir au millimètre près. Elle abandonna l’idée d’y trouver une vraie explication, se contentant du fait qu’il était un génie, tout simplement. Elle dégota, au fin fond de son armoire, un caban noir et un jean. Elle enfila ensuite un gros col roulé de laine noire et une écharpe de la même couleur. Elle alla ensuite faire un petit tour par la salle de main.

La jeune femme se rendit ensuite au salon et commença à ramasser les papiers cadeau qui traînaient en attendant les deux hommes qui l’accompagneraient. Elle ne savait pas réellement pourquoi elle avait accepté cette proposition, peut-être juste pour faire plaisir à Benjamin, c’était tout ce dont elle avait envie à ce moment-là.

10h51

Mlle Parker jeta un œil sur Benjamin qui se trouvait déjà sur la piste de la patinoire. Celle-ci était en plein air, elle était ouverte chaque fin d’année pour les fêtes et était gratuite, ce pourquoi elle était toujours prise d’assaut. Jarod était avec lui, ils riaient tous deux aux éclats car le petit homme n’arrivait pas franchement à tenir debout. Jarod, quant à lui, se débrouillait comme un as. Il avait confié à Parker, un peu plus tôt dans la voiture, qu’il s’entraînait depuis un mois. Ajouté à ses capacités déjà hors normes, il était donc un vrai professionnel, n’en déplaise à la jeune femme qui n’osait pas venir sur la glace.

« Tu viens Parker ? » demanda Jarod en s’accoudant sur le rebord du parapet.

« Non merci, je préfère vous regarder. »

« Aller ! Viens, ne joue pas les timides !! » la nargua Jarod, lui faisant un signe de la main. « Tu ne vas pas nous laisser tous seuls !! »

« Jarod, ça fait une éternité que je n’ai pas fait de patin à glace… Je devais avoir 10 ans la dernière fois que j’en ai fait ! »

« Et alors ? Ca doit être comme le vélo, ça ne s’oublie pas. » imagina-t-il en venant carrément la chercher.

« Je n’en suis pas si sûre… Jarod, j’ai accepté de t’aider pour Benjamin, pas pour me faire ridiculiser en plein milieu de Dover ! » eut-elle à peine le temps de dire avant que Jarod ne l’entraîne sur la piste.

Jarod la tenait par la main, avançant doucement afin qu’elle puisse trouver ses repères. De loin, Benjamin les observait discrètement, amusé de voir que Parker finissait par se prendre au jeu. Celle-ci glissait doucement, suivant les instructions de Jarod au pied de la lettre. Il passa devant elle, lui tenant désormais les deux mains et patinant à reculons. Parker fixait ses pieds, de peur de tomber, et ne desserrait pas les mains des siennes.

« Tu vois ! Ca vient tout seul ! Je te lâche ? »

« Euh… Je n suis pas sûre que ça soit une bonne idée… » dit Parker, sentant bien qu’elle n’avait pas encore un équilibre parfait.

« On fait un essai. » proposa Jarod, ou plutôt ordonna-t-il car il s’éloigna soudainement.

Mlle Parker continua à glisser sur quelques mètres jusqu’à ce que son patin ne suive pas sa jambe ! Elle commença à tituber, à perdre l’équilibre jusqu’au moment où Jarod la rattrapa au vol, lui évitant de malmener son coccyx. Mais il ne s’attendait pas à tomber avec elle, se retrouvant sur le dos, Parker au dessus de lui. En temps normal, il se serait fait tout petit, attendant la crise de Parker, mais là, elle éclata tout simplement de rire. Un rire magnifique, communicatif, si bien qu’ils se retrouvèrent les larmes au yeux au beau milieu de dizaines de patineurs. Jarod ne l’avait jamais vue comme ça, il n’aurait jamais imaginé la voir aussi joyeuse et aussi belle, il commençait à croire de plus en plus aux miracles.

Il parvint à se relever puis tendit sa main à Parker pour l’aider à son tour à se remettre sur pieds. Elle la saisit bien volontiers et se laisse guider jusqu’au bord par Jarod.

« Qui aurait dit que je passerais Noël avec le Caméléon à faire du patin et à rire avec un enfant que je ne connais même pas depuis une journée ! » lança Parker, surveillant Benjamin qui s’était remit à glisser tant bien que mal sur la glace.

« Parker, j’ai quelque chose pour toi, pour vous. » annonça Jarod, adoptant une mine sérieuse et solennelle.

« Ah oui ? Le bonnet qui va avec les patins ? » tenta Parker avec curiosité.

« Pas exactement non. » répondit Jarod en glissant sa main dans la poche intérieure de son manteau. « C’est mon cadeau d’anniversaire, en avance, pour vous deux. J’ai découvert qu’il était né précisément le 4 janvier 1995. » expliqua-t-il en lui tendant une enveloppe.

« Des billets d’avion ? » commenta Parker en les sortant.

« Pour Los Angeles, j’ai aussi des réservations dans un hôtel et je peux t’aider à trouver l’emploi qui te plaira. » ajouta-t-il encore sous le regard perplexe de Parker.

« Mais je… »

« Je sais que tu n’aurais jamais eu la force, ou l’envie de prendre la décision qui s’impose, je veux dire… Je souhaite simplement votre bonheur, à tous les deux. »

« Jarod… Je ne peux pas quitter le Centre comme ça, du jour au lendemain, j’ai encore tellement de choses à découvrir. »

« Non, Raines, ton père, a assassiné ta père parce qu’elle voulait nous sauver, parce qu’elle voulait quitter le Centre. Elle et ma mère se connaissaient, les rouleaux ont disparu, tout ça je le résoudrai mais je le ferai seul, je ne veux pas que tu subisses le même sort que ta mère. »

« Pourquoi en fais-tu toujours autant pour moi ? Je t’en ai fait voir de toutes les couleurs depuis 5 ans, je suis dans le camp adverse et pourtant, tu t’évertues à vouloir me sortir de cet univers, pourquoi Jarod ? »

« Je sais que tout aurait été différent sans le Centre, et puis je te l’ai dit en revenant de Carthis. Ca m’agace de voir quelqu’un s’obstiner à foncer droit dans le mur, alors j’essaie par tous les moyens de te montrer une autre direction. »

« Merci pour tout Jarod, je crois que je vais suivre tes recommandation, j’ai envie de penser à Benjamin et je me dis que je pourrais être une vraie mère pour lui. J’ai envie de lui porter tout l’amour que je n’ai pas eu avec… mon oncle. »

« C’est tout ce que j’attendais de toi. »

12h22

« Tiens Benjamin, prends ces sacs et vas les remplir avec tous tes cadeaux. Ensuite Jarod viendra t’aider à les mettre dans la voiture. »

Le petit garçon attrapa les sacs en questions et se rua dans le salon pour rassembler tous ses jouets. Il passa à coté de Jarod qui venait voir Parker dans sa chambre. Il s’arrêta sur le seuil pour l’observer alors qu’elle faisait ses valises. Parker pliait soigneusement ses vêtements afin d’en faire rentrer le plus possible dans ses bagages. Elle y entassait également beaucoup de photos de sa mère et d’elle, seuls souvenir s’une époque heureuse révolue depuis des années.

« J’aime beaucoup cette photo. » dit-il alors qu’elle s’observait aux cotés de sa mère, souriantes.

« Moi aussi, elle me permet de ne pas oublier son rire, à chaque fois je me remémore ce jour où nous avons passé des heures à nous promener en ville. Mais à chaque fois, les détail s’évapore et le souvenir devient de moins en moins précis. »

« C’est aussi ce qui se passe quand je pense à ma mère. » acquiesça Jarod en s’asseyant fasse à elle sur le bord du lit avant qu’elle ne l’imite.

« Je vais tout quitter, dans une heure je vais partir et tout ce que j’ai toujours connu va disparaître. J’ai peur de tout oublier, il y a quand même des choses, des personnes dont je veux pouvoir toujours me souvenir. »

« Tu pourras toujours téléphoner à Sydney et Broots, ou passer les voir à l’occasion, être pourchassé par le Centre ne m’en a pas empêché ! » lui fit-il remarquer avec humour.

« Oui c’est sûr, mais… »

« Mais quoi alors ? Ne me dis pas que quitter Raines, Lyle et les mensonges du Centre t’attristent ? » demanda Jarod, ne comprenant pas.

« Non, c’est évident, mais toi… Je ne te verrai plus, au risque de me faire retrouver par le Centre. » murmura difficilement Parker.

« Ne t’inquiète pas, je t’appellerai toujours en pleine nuit, je sais que tu aimes particulièrement ce genre de coups de fil. » assura le Caméléon en souriant.

« Jarod… » commença Parker en tournant ses yeux brillants vers lui. « Je voudrais que tu nous accompagnes, je voudrais… Benjamin a besoin d’une présence masculine dans son entourage. » affirma-t-elle en déposant son cadre dans sa valise avant de se retourner vers Jarod et de se confronter à son regard rassuré et rassurant.

« Si tu savais comme j’avais peur que tu ne le dises pas ! » s’exclama-t-il en lui montrant qu’il avait prévu un troisième billet d’avion.

« Tu t’en doutais ?! » s’étonna Parker en ouvrant de grands yeux.

« Moi aussi je n’avais pas envie de me séparer totalement de Benjamin, de toi… surtout. »

« Je crois qu’on a commencé à s’habitué à la présence de l’autre au bout de 5 ans. »

Parker esquissa un sourire timide puis se leva soudainement. Elle rabattit le couvercle de sa valise, la ferma –non sans difficultés- puis se tourna de nouveau vers Jarod.

« Tu pourrais la porter dans la voiture ? »

« Tu dois être contente. »

« Pardon ? »

« Et bien puisque je viens, tu peux emporter deux fois plus d’affaires, s je prends ma voiture. »

« Très bonne idée Jarod, je comprends pourquoi le Centre s’acharne à vouloir t’attraper. Un cerveau aussi développé… Ca fait rêver. » se moqua Parker en lui collant la valise dans les bras.

14h26

« Benjamin, dépêche-toi, l’avion va partir sans nous ! » la pressa Jarod à travers la porte des toilettes.

« J’ai fini ! »

« Aller vite, Parker nous attend. » dit Jarod en lui prenant la main pour accélérer le pas.

« Pourquoi tu l’appelles Parker ? » questionna Benjamin avec curiosité.

« Et bien, parce que c’est son nom. »

« Mais pourquoi tu l’appelles pas par son prénom ? »

« Parce qu’elle ne veux pas que je l’appelle comme ça, c’est tout. »

« C’est joli pourtant Megane. » déclara le garçon avec un sérieux déconcertant.

« Elle t’a dit son prénom ? »

« Bah oui pourquoi ? »

« Non, pour rien. »

« Ah vous voilà tous les deux ! Quelle idée de vouloir aller aux toilettes juste avant le départ ! » souligna Parker en les voyant arriver au pas de charge. « Vous avez vos billets au moins ? »

Jarod les sortit de sa poche puis tous les trois se dirigèrent vers le comptoir d’embarquement pour les présenter à l’hôtesse.

« Megane ? »

« Oui petit homme ? »

« Jarod aussi il peut t’appeler Megane ? » questionna Benjamin avec malice sous le regard ravi de Jarod.

« C’est bien parce que c’est Noël… » soupira Parker, feignant l’agacement.

Tous les trois se mirent à sourire, montant tranquillement les marches qui les conduisaient à leur avion. Benjamin eut même l’intelligence de vouloir se placer près du hublot de façon à laisser l’occasion à Jarod de s’asseoir auprès de Parker, ils auraient tellement de choses à se dire durant ces 8 heures de vol…

14h36m57s … 14h36m58 … 14h36m59 … 14h37


Fin !!!









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